Chronique : Marcher, une philosophie 4

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Voici la quatrième partie de la chronique du livre de Frédéric Gros : Marcher, une philosophie.

Aujourd’hui, détendez-vous avec :

Les états du bien-être 

Joie, plaisir, sérénité, bonheur… tout se vaut aujourd’hui au contraire des sagesses anciennes qui avaient pris soin de séparer ces états par différentes écoles philosophique. Chacune distinguaient ces états avec comme point commun l’épanouissement de son être.

La marche ne dissocie pas ces différentes émotions. Il est possible, de manière ponctuelle de ressentir chacun d’eux à des degrés divers.

Le plaisir, c’est la possibilité de sentir, ressentir par la rencontre (d’un corps, d’un élément, d’une substance). C’est se faire rencontrer des éléments du dehors à des possibilités inscrites en nous dans la recherche de sensations agréables, douces, inouïes…la recherche d’une certaine intensité où les sens sont bousculés, questionnés. Il y a pourtant un revers au plaisir qui est celui de la répétition. Elle le rend plat, voire fade car déjà connu, attendu. Dans la marche le plaisir existe, il est fait de rencontre entre le monde extérieur que nous découvrons au fil des kilomètres et des éléments extérieurs qui viennent à notre rencontre : mures ou myrtilles, ce chien affectueux qui nous accompagnent un bout de chemin, cette personne qui vous ravitaille en eau ou encore le levé du soleil sur cette si belle chaine de montagne.

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(source Unsplash)

La joie est différente, moins passive, plus ponctuelle et complète. La joie par exemple de partir plusieurs jours après une période d’inactivité, de se retrouver sur ce sentier que nous ne connaissions que par la carte sur laquelle nous avions décidé de l’itinéraire. La joie d’arriver au sommet après avoir souffert dans cette montée si pénible . Mais au fait de répéter des mouvements difficiles s’ensuit la réussite qui amène la joie comme félicité. Il y a aussi, simplement, la joie d’exister, de se sentir vivant au milieu de la nature. La joie dans la marche a l’avantage de se suffire à elle-même car elle ne demande pas de posséder quelque chose pour en jouir.

A quelques pas du plaisir, de la joie ou de la plénitude se trouve le bonheur. Il est lié aux éléments extérieur qui nous pénètre. La rencontre d’une personne le soir au refuge avec qui l’on passe un bon moment et que nous ne reverrons plus, le coucher de soleil sur la vallée qui éteindra à jamais cette journée unique. Le bonheur, c’est recevoir , c’est accepter ce spectacle qui s’offre à nous, cette satisfaction d’avoir réussi quelque chose ; le bonheur est fragile, dit l’auteur, au sens exacte où il n’est pas répétable, il faut s’y abandonner.

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(source Unsplash)

La sérénité est un autre état, davantage détaché de l’émerveillement, plus en profondeur et en longueur. La sérénité s’acquiert avec le temps, progressivement. Elle est liée au rythme lent auquel on se résout lorsque nous entreprenons une longue marche. Plus de crainte ni d’espoir, juste la résolution de continuer à avancer au rythme des pas. Il n’y a rien d’autre à faire qu’à avancer car pas après pas, la longueur impossible de l’étape aura était avalé avec résignation et détachement. La sérénité met en suspens les tracas du quotidien car trop éloignés de nous à cet instant. Il n’y a qu’une chose à faire pour se sentir serein : avancer.

FIN


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Sous la neige, les poubelles

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